Un mandataire immobilier gagne en moyenne 2 500 à 3 000€ nets par mois après 2 ans d’activité, mais les écarts sont considérables : de 0€ les premiers mois à plus de 15 000€ mensuels pour les top performers. Cette rémunération 100% commissionnée dépend du nombre de ventes, des prix du secteur et du taux de rétrocession (70 à 99% selon les réseaux). Le choix du statut juridique et l’investissement en formation continue influencent directement ces revenus. Analyse transparente avec simulations chiffrées pour 2025.
Les vrais chiffres du salaire moyen
La répartition des revenus dans la profession
Les 44 000 mandataires immobiliers actifs en France présentent une disparité de revenus plus marquée que dans la plupart des professions :
| Profil | Revenus annuels bruts | Revenus mensuels nets | Population concernée |
|---|---|---|---|
| Débutants (< 1 an) | 0 – 20 000€ | 0 – 1 300€ | 30% des mandataires |
| Juniors (1-2 ans) | 20 000 – 35 000€ | 1 300 – 2 300€ | 25% des mandataires |
| Confirmés (2-5 ans) | 35 000 – 70 000€ | 2 300 – 4 500€ | 30% des mandataires |
| Experts (5+ ans) | 70 000 – 150 000€ | 4 500 – 10 000€ | 12% des mandataires |
| Top performers | 150 000€+ | 10 000€+ | 3% des mandataires |
Médiane vs moyenne : La médiane se situe autour de 32 000€ bruts annuels, significativement inférieure à la moyenne de 45 000€, illustrant la concentration des hauts revenus sur une minorité.
Les facteurs déterminants du salaire
Le volume de transactions reste le facteur principal. Selon le baromètre LMDM 2024, il faut réaliser entre 4 et 5 ventes annuelles pour atteindre 25 000€ de chiffre d’affaires. Ce seuil monte à 8-10 ventes pour générer 50 000€, et nécessite 15 à 20 transactions pour franchir la barre des 100 000€. Cette progression illustre la corrélation directe entre activité commerciale et revenus.
La valeur moyenne des biens impacte directement les commissions perçues. En zone rurale, où les biens se négocient autour de 150 000€, la commission moyenne s’établit à 5 500€. Dans une ville moyenne avec des transactions à 250 000€, cette commission grimpe à 9 000€. Les grandes métropoles, avec leurs biens à 400 000€ en moyenne, génèrent des commissions de 15 000€ par vente. Sur les marchés premium comme Paris ou la Côte d’Azur, où les prix moyens atteignent 600 000€, chaque transaction rapporte environ 20 000€ de commission.
Le taux de commissionnement varie fortement entre réseaux et selon votre performance, créant des écarts de revenus de 30 à 40% à CA équivalent.
L’évolution du salaire dans le temps
Première année : la période critique
Mois 1-3 : Phase de prospection Durant les trois premiers mois, 95% des mandataires ne perçoivent aucun revenu. Cette période se consacre entièrement à la constitution du portefeuille, à la formation et à la prospection intensive. Le taux d’abandon atteint déjà 15% dès cette phase initiale, révélant la difficulté psychologique de travailler sans rémunération immédiate.
Mois 4-6 : Premières commissions Les revenus commencent timidement à apparaître, oscillant entre 0 et 3 000€ mensuels selon les cas. La première vente intervient généralement au quatrième ou cinquième mois d’activité, mais la commission correspondante n’est encaissée que 2 à 3 mois après la signature du compromis, créant un décalage de trésorerie supplémentaire.
Mois 7-12 : Montée en puissance La seconde partie de l’année voit les revenus se stabiliser entre 1 500 et 2 500€ mensuels. Les mandataires actifs à temps plein réalisent entre 3 et 5 ventes sur l’ensemble de l’année, générant un chiffre d’affaires moyen de 20 000 à 30 000€ pour cette première année d’exercice.
Réalité du terrain : 30% abandonnent avant 12 mois, principalement par épuisement de trésorerie. Ceux qui tiennent génèrent en moyenne 25 000€ de CA la première année.
Années 2-3 : La stabilisation
Le passage de la deuxième année marque un tournant décisif dans l’activité. L’effet réseau commence à porter ses fruits, avec 20 à 30% des affaires qui proviennent désormais de recommandations directes d’anciens clients satisfaits. Le portefeuille s’est étoffé pour maintenir constamment entre 15 et 25 mandats actifs, assurant un flux régulier d’opportunités. Les revenus mensuels se stabilisent entre 2 500 et 4 000€ nets en moyenne, reflétant un chiffre d’affaires annuel compris entre 40 000 et 60 000€.
Les compétences s’affinent : meilleur taux de transformation, estimation plus juste, négociation plus efficace. Le temps par transaction diminue de 30%, augmentant mécaniquement la productivité.
Après 5 ans : Le plafond de verre
Trois profils émergent après 5 ans :
Les « confortables » (60% des survivants) Maintiennent un chiffre d’affaires entre 60 000 et 80 000€, générant 4 000 à 5 000€ nets mensuels. Ils privilégient l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle.
Les « ambitieux » (30%) Visent 100 000 à 150 000€ de CA, soit 6 000 à 10 000€ nets mensuels. Ils développent des spécialisations (prestige, neuf, investissement).
Les « entrepreneurs » (10%) Dépassent 150 000€ via le management d’équipe et évoluent vers la création d’agence, avec des revenus exponentiels possibles.
Comparaison détaillée par réseau
Les grilles de commissionnement 2025
IAD (14 300+ mandataires)
- Commission de base : 69%
- Commission max : 87,8% (via Production+)
- Pack mensuel : 99€ HT première année
- CA moyen/conseiller : 31 600€ (plus élevé du secteur)
Exemple IAD : Sur 100 000€ de CA, vous percevez entre 69 000€ et 87 800€ selon votre niveau, moins 1 188€ de pack annuel.
SAFTI (6 500+ mandataires)
- Grille progressive : 70% → 75% → 80% → 85% → 90% → 100%
- Seuils : 38k€, 58k€, 90k€, 120k€, 150k€
- Plus de 700 mandataires > 100 000€ CA/an
Exemple SAFTI : 120 000€ de CA génère 88 000€ de commissions (calcul progressif par tranches).
BSK Immobilier (4 400+ mandataires)
- Pack Liberté : 65% → 80% → 88% (48€/mois)
- Pack Carrière : 75% → 90% → 98% (125€/mois)
- Gratuité du pack dès 149 000€ de CA
Propriétés-Privées (3 300+ mandataires)
- 70% minimum → 90% dès 90 000€ CA
- Bonus jusqu’à 99%
- Paiement sous 48h (le plus rapide)
Impact réel sur le salaire net
Simulation sur une vente à 300 000€ (honoraires 4,87% = 14 610€ HT) :
| Réseau | Taux | Commission brute | Cotisations (24,6%) | Net perçu |
|---|---|---|---|---|
| IAD débutant | 69% | 10 081€ | 2 480€ | 7 601€ |
| SAFTI confirmé | 85% | 12 419€ | 3 055€ | 9 364€ |
| BSK expert | 98% | 14 318€ | 3 522€ | 10 796€ |
Écart de revenus : 3 195€ nets de différence sur une même vente selon le réseau et votre niveau, soit 42% d’écart !
Les charges réelles à déduire
Charges fixes incompressibles
Les mandataires sous-estiment souvent leurs charges réelles qui représentent 25 à 35% du CA. Le choix du statut juridique influence directement ces charges :
Cotisations sociales (24,6% en micro-entreprise 2025) :
- Sur 50 000€ de CA : 12 300€
- Sur 100 000€ de CA : 24 600€
Charges professionnelles annuelles moyennes : Les mandataires supportent des charges incompressibles qui grèvent leur rentabilité. L’assurance RC Pro représente 90 à 250€ annuels selon le niveau de garantie choisi. Le pack réseau varie de 600 à 1 800€ selon les enseignes et les services inclus. Le véhicule constitue un poste majeur avec 4 000 à 8 000€ entre l’essence, l’entretien et l’assurance professionnelle. La communication et le marketing nécessitent 1 500 à 3 000€ pour les cartes de visite, le site internet et la publicité locale. Les frais de téléphonie et internet atteignent 800 à 1 200€ annuels. La formation continue obligatoire ajoute 500 à 1 500€ selon les modules choisis. Au total, ces charges professionnelles représentent 8 000 à 15 000€ par an, soit environ 20 à 25% du CA pour un mandataire confirmé.
Calcul du salaire net réel
Exemple mandataire confirmé – 70 000€ CA :
Sur un chiffre d’affaires de 70 000€, les cotisations sociales à 24,6% représentent 17 220€. Les charges professionnelles courantes s’élèvent à environ 10 000€, laissant un revenu net avant impôt de 42 780€. Après déduction de l’impôt sur le revenu (environ 15%, soit 6 500€), le revenu net après impôt atteint 36 280€, ce qui correspond à 3 023€ nets mensuels.
Cette réalité est éloignée du CA affiché et explique pourquoi certains mandataires peinent malgré un chiffre d’affaires apparemment confortable.
Stratégies pour maximiser son salaire
Optimiser son taux de transformation
Le taux de transformation détermine directement vos revenus. Un mandataire débutant réalise généralement 1 vente pour 20 contacts qualifiés, tandis qu’un expert parvient à conclure 1 vente pour seulement 8 contacts.
Actions concrètes : L’amélioration de votre taux de transformation passe par plusieurs leviers essentiels. La formation continue en négociation vous apporte des techniques éprouvées pour conclure plus efficacement. Les scripts de prospection doivent être testés, affinés et optimisés régulièrement pour maximiser leur impact. Une qualification rigoureuse des prospects évite de perdre du temps avec des contacts non solvables ou peu motivés. Le suivi systématique avec un CRM professionnel assure qu’aucune opportunité ne passe entre les mailles du filet.
Un passage de 5% à 12% de taux de transformation double vos revenus à effort égal.
Augmenter son panier moyen
Travailler sur des biens plus chers génère mécaniquement plus de commissions :
Stratégie de montée en gamme : Pour augmenter vos honoraires moyens, commencez par maîtriser parfaitement votre marché naturel avant de développer progressivement une expertise spécifique qui vous différencie. Construisez méthodiquement une image premium qui justifie des honoraires supérieurs, puis migrez progressivement vers le segment haut de gamme où les commissions unitaires sont plus élevées.
Passer d’un prix moyen de 200 000€ à 350 000€ augmente vos revenus de 75% à nombre de ventes égal.
Développer des revenus complémentaires
Au-delà des ventes classiques, plusieurs sources de revenus additionnels peuvent significativement améliorer votre rentabilité. La location génère des commissions plus faibles, généralement équivalentes à un mois de loyer, mais le cycle court et le volume potentiel compensent largement. La gestion locative, accessible via des partenariats d’externalisation sans nécessiter la carte G, génère 50 à 150€ mensuels récurrents par lot géré. L’apport d’affaires sur des services connexes comme le courtage crédit rapporte 0,5 à 1% du montant emprunté, tandis que la recommandation de diagnostiqueurs génère 30 à 50€ par diagnostic réalisé. Le parrainage MLM, selon les politiques des réseaux, peut rapporter 5 à 15% sur les ventes réalisées par vos filleuls directs et indirects.
Ces revenus additionnels peuvent représenter 20 à 40% de vos revenus totaux.
Passage aux paliers supérieurs
Actions pour dépasser 50 000€ de CA : Le passage au temps plein devient impératif pour franchir ce premier palier significatif. Vous devez consacrer minimum 40 heures hebdomadaires à votre activité, dont au moins 20 heures de prospection active pour maintenir un flux constant de nouveaux mandats. L’objectif de 10 à 12 ventes annuelles nécessite une organisation rigoureuse et un pipeline commercial constamment alimenté. Un investissement de 10% de votre CA en marketing devient indispensable pour générer suffisamment de leads qualifiés et développer votre notoriété locale.
Actions pour dépasser 100 000€ de CA : L’accès aux hauts revenus exige une transformation profonde de votre approche. La spécialisation sur un segment porteur comme l’immobilier de prestige, les programmes neufs ou l’investissement locatif vous différencie et justifie des honoraires supérieurs. Le développement d’une stratégie digitale complète avec SEO local et présence active sur les réseaux sociaux devient crucial. La construction d’une équipe de partenaires fiables (diagnostiqueurs, courtiers, notaires) fluidifie vos transactions. Enfin, la systématisation de tous vos process via des outils CRM et des procédures documentées vous permet de gérer efficacement un volume croissant d’affaires.
La vérité sur les top performers
Qui sont les 3% qui gagnent plus de 150 000€ ?
Ces top performers partagent des caractéristiques communes qui expliquent leur réussite exceptionnelle. Ils cumulent généralement 7 à 10 ans d’expérience dans le secteur, avec une spécialisation forte sur des segments porteurs comme l’immobilier de luxe, les programmes neufs ou l’investissement patrimonial. Ils exercent dans des zones géographiques premium où les prix moyens dépassent largement la moyenne nationale. Leur réseau personnel, développé au fil des années, génère une part importante de leurs affaires par recommandation. La plupart ont constitué une équipe de 3 à 5 collaborateurs ou filleuls qui démultiplient leur capacité commerciale.
Leurs pratiques différenciantes
Ces professionnels d’exception privilégient une prospection ultra-ciblée plutôt qu’une approche de masse, maximisant ainsi leur taux de transformation. Ils ont développé un personal branding fort qui les positionne comme experts incontournables de leur marché. Leur service premium, avec des prestations additionnelles comme le home staging ou la visite virtuelle 3D, justifie des honoraires supérieurs à la moyenne. Ils délèguent systématiquement les tâches à faible valeur ajoutée pour se concentrer sur la négociation et la relation client. Enfin, ils investissent massivement en marketing, consacrant 15 à 20% de leur CA à leur visibilité et leur développement commercial.
Le mythe vs la réalité
Le mythe : « Devenir riche facilement en immobilier »
La réalité : Les top performers travaillent 60-70h/semaine, ont investi 50 000€+ en formation/outils sur 10 ans, ont survécu à 2-3 crises immobilières, et ont souvent échoué 1-2 fois avant de réussir.
Le salaire moyen cache deux réalités : une majorité qui gagne correctement sa vie (2 500-5 000€/mois) et une minorité aux revenus exceptionnels qui tire les moyennes vers le haut.
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Formule de calcul :
CA = Ventes × Prix moyen × Taux commission × Taux rétrocession
Salaire net = CA – Cotisations – Charges pro (12 000€)
📊 Ce calcul inclut les cotisations sociales en micro-entreprise (24,6%) et des charges professionnelles moyennes de 12 000€/an (véhicule, marketing, RC Pro, pack réseau).
Formule de base : Salaire net annuel = (Nombre de ventes × Prix moyen × Taux commission agence × Taux rétrocession) – Cotisations – Charges
Variables d’ajustement : Les zones rurales imposent une réduction d’environ 30% sur les volumes de transactions. La première année d’activité divise par deux le nombre de ventes réalisables. Un exercice à temps partiel diminue l’activité de 60%. À l’inverse, une spécialisation dans le luxe peut augmenter le panier moyen de 40%.
Optimiser ses revenus selon son profil
L’importance du statut juridique sur le salaire net
Votre choix de statut juridique impacte directement votre rémunération nette. Un même CA de 70 000€ génère des revenus nets différents selon que vous êtes en micro-entreprise (24,6% de cotisations sur le CA) ou en société (cotisations sur le bénéfice après charges).
Pour une analyse détaillée des impacts fiscaux, consultez notre guide complet des statuts juridiques pour mandataires avec simulations chiffrées selon votre niveau de revenus.
Le rôle de la formation dans l’évolution salariale
Les mandataires qui investissent dans leur formation au-delà des 42h obligatoires affichent des revenus supérieurs de 35% en moyenne. La formation continue en immobilier représente un investissement direct dans votre capacité de gains.
Les spécialisations (luxe, neuf, investissement) acquises via des formations ciblées permettent d’augmenter le panier moyen de 40 à 60%. Un mandataire formé au viager ou à l’investissement Pinel accède à des niches moins concurrentielles et plus rémunératrices.
Conclusion : un métier de patience et de persévérance
Le salaire d’un mandataire immobilier reflète directement son investissement personnel, son marché local et sa capacité commerciale. Si les premiers mois sont difficiles avec des revenus nuls ou faibles, la progression peut être rapide pour ceux qui persistent.
Avec 2 500 à 3 000€ nets mensuels après 2 ans, le métier offre une rémunération correcte, comparable à de nombreux postes salariés. L’avantage réside dans le potentiel illimité : les 15% de mandataires dépassant 70 000€ de CA prouvent qu’il est possible de très bien gagner sa vie.
La clé du succès ? Démarrer avec une épargne suffisante (10 000-15 000€), s’investir à temps plein rapidement, choisir le bon réseau pour sa situation, et accepter l’irrégularité des revenus comme partie intégrante du métier.
Pour une vision complète du métier incluant les étapes pour démarrer, consultez notre guide complet pour devenir mandataire immobilier.